Un éternel débat dans ce pays où le fait d’être de gauche ou de droite est une classification indispensable au déroulement de la vie politique.
Sans remonter à la Révolution française, le siècle dernier (avant l’an 2000 ! …) nous en a fait voir de toutes les couleurs, des couleurs de gauche et de droite, en dérapant largement sur les extrêmes à droite durant la 2ème guerre mondiale.
Au début des années 2000, les différents présidents élus, l’un de droite, l’autre de gauche souvent marqués par les attentes de leurs électorat respectifs ont conduit une politique au centre … au centre gauche ou au centre droit, vous voyez on n’y échappe pas !
Le grand mérite du président actuel, doublement élu, en 2017 et 2022, restera sa compréhension des changements de la vie politique en France.
“La gauche et la droite, plus personne n’y comprend rien“ avait écrit Jean Jacques Servan-Schreiber en son temps …
Face à cette perte de sens, notre président a misé sur un dépassement du clivage gauche-droite en créant son propre parti, un parti du centre, tous bords inclus, en le souhaitant au dessus des débats, tout en piochant dans les autres partis des idées de réformes.
En clair, une attitude politique basée sur le cas par cas : sur tel sujet, je prends à gauche, sur tel autre à droite.
Une attitude appliquée aussi pour le choix des membres du gouvernement, où on retrouve indifféremment des personnalités issues de tous les partis.
Nous sommes en économie de marché, dès lors il semble parfaitement normal de chercher à composer avec toutes les tendances présentes … sur le marché.
En 2017, l’actuel président avait anticipé et compris l’essoufflement des partis à appliquer leurs politiques tant ils sont pris par les contraintes économiques …
Tout en se gardant bien de le dire, ils ne faisaient qu’appliquer une politique néolibérale habillée façon centriste de gauche ou de droite, selon la tendance.
Ce faisant, ils ouvraient un boulevard que l’actuel président s’est empressé de prendre pour se faire élire, il en possédait toutes les qualités …
Une double appartenance, politiquement issu du parti socialiste, économiquement de la banque, parfaite opportunité pour appliquer une économie néolibérale, une politique de dépassement des rivalités traditionnelles et au service de la nation.
Élu en 2017, l’état de grâce allait durer durant tout le premier quinquennat, il deviendra virtuel dès le second quinquennat, en 2022.
Les idées de réforme n’ont pas tardées à être progressivement contrariées sinon empêchées par les conditions économiques, taux d’endettement de la France, augmentation des taux d’intérêts, faiblesse de la demande, transformation des habitudes de consommation, crise énergétique, etc.
Désormais, face à la crise, les partis politiques reprennent leurs billes et prennent en compte la déception de leurs électeurs en revenant à une vision gauche-droite du débat politique.
Quant au néolibéralisme présidentiel, il bat de l’aile et le gouvernement s’avance à pas mesurés, mais certains, vers un populisme consistant à dire aux habitants que “tout ne va pas si mal à défaut d’aller bien“ …
Mais les chiffres de la croissance future sont trompeurs et dopés à défaut d’être réalistes.
La reprise dans les autres pays de la Communauté Européenne est à l’arrêt, la dette française en forte augmentation et la consommation des ménages en berne du fait de l’inflation.
L’expérience a montré que la montée du populisme n’est pas de bon augure :
Ia vague populiste risque de déboucher à terme sur des mouvements autoritaires faute de faire face aux différents défis présents tant au plan politique, économique, énergétique, migratoire qu’écologique …
À moins que le président actuel ne réussisse à conjuguer populisme et libéralisme.
Marc Lanteri
28 septembre 2023