Tout le monde l’a compris, la France va élire son président de la République selon une élection à deux tours, 1er tour le 10 avril et second le 24 avril.
Le premier tour est sélectif, quant au second, décisif, seuls les 2 candidats les mieux placés seront présents …
En clair, il s’agit de savoir quel sera le candidat présent face à M. Macron, car il ne fait aucun doute dans l’esprit des français et dans l’évaluation des sondages que M. Macron sera présent au second tour …
Et pourtant le président actuel n’est toujours pas candidat, pas encore !
Ministre de l’économie de 2014 à 2016, Il semblerait que M Macron ait pris la mesure des clivages au sein de la société française.
Au sein de la Gauche d’abord, une Gauche “plurielle“ devenant de plus en plus une Gauche éclatée. Un éclatement permettant à M. Macron de se positionner en candidat du dépassement et de se faire élire au centre en 2017.
Au sein de la Droite ensuite en 2022, avec un fort clivage entre les partis d’’Extrême Droite et ceux du Centre, entrainant l’apparition d’une multiplicité de candidatures de Droite … à laquelle répond la Gauche en proposant son lot submersif de candidats, allant de l’extrême Gauche au Centre.
En clair, nous sommes en France et comme dit le proverbe, “plus on est de fous, plus on s’amuse“.
Le Président actuel aurait bien tort de se presser pour déclarer sa candidature, question de bon sens.
Sa stratégie semble consister à laisser les autres occuper le terrain, partir en campagne et se battre entre eux tandis que le président (futur candidat) se garde bien de se déclarer candidat (président).
En effet, pourquoi rentrer trop vite dans une campagne où le risque de prendre des coups est très élevé (surtout quand on sait être favori) .
Alors, laissons les candidats déclarés se battre entre eux et parler des sujets qui fâchent, le déficit financier du pays, la dette, les salaires, l’inflation …
Quant au président (futur candidat), il voyage en Russie pour tenter de juguler une crise avec l’Ukraine, il fait connaître les bons chiffres de l’emploi et les conséquences positives de la gestion de la pandémie, etc …
Il semble que cette stratégie pourrait être payante pour que M. Macron se fasse réélire à la Présidence de la République Française.
Pas sur cependant que la courte durée de la campagne électorale, avec tous les candidats en présence (dont M. Macron), permette l’expression d’un large débat démocratique autour des questions et problèmes de la société française.
Le risque étant de transformer cette courte campagne en show électoral et de faire passer le débat démocratique au second plan, par manque de temps.
Marc Lanteri / 18 février 2022